Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/196

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Nelly Rosane, qui était votre amie et vous resta fidèle. Dépité, d’Arlaud, habitué à plus de succès auprès des femmes, jura de se venger de cet affront. (Tout cela m’a été raconté, en partie, par lui-même ; et j’ai deviné le reste.) D’Arlaud commença par vous détacher habilement de votre amie ; puis, ayant rencontré Gilberte, il tabla sur sa ressemblance avec Rosane pour vous intriguer et vous rendre amoureux d’elle. De son côté, ma sœur était suggestionnée par Marcel d’Arlaud qui lui dépeignait tous les avantages d’un mariage inespéré… Et enfin, le jour où il vient de réussir à vous fiancer, il propose à ma sœur cette ignominie : ou il fera manquer son mariage (en vous dessillant les yeux, sans doute) ou bien… Gilberte lui accordera, auparavant, le droit du seigneur… Dans ces conditions, ma sœur ne peut plus vous épouser. Il vaut mieux vous avouer la vérité. Et je me suis empressée de vous prévenir.

— Pourquoi ? demanda tranquillement le banquier.

Suzanne le contempla avec stupéfaction. Sal-