malaisément. Sa colère chagrine contre Gilberte lui inspira cette réflexion :
— Vous êtes une nature très droite… Votre aînée aurait dû prendre exemple sur vous.
À ces mots, Suzanne fondit en larmes et bégaya :
— Non, non ! Je ne vaux pas mieux qu’elle allez !
Confondu par l’effet inattendu que produisaient ses paroles, le banquier maugréa entre ses dents : « Ah ! ça, mais c’est une boîte à surprises que cette petite fille ! »
Très gêné par ces larmes intempestives, il lui tapotait gauchement les mains en répétant :
— Voyons, voyons !… Qu’est-ce qu’il y a, encore !… Pourquoi pleurez-vous ?
— J’ai perdu Denise ! balbutia Suzanne d’une voix indistincte.
— Vous avez perdu quoi ?
À présent qu’elle était rassurée sur le sort de sa démarche, Suzanne n’éprouvait plus de rancune à l’égard de ses sœurs ; et si elle ne plaignait nullement Gilberte d’être ruinée dans ses