Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/202

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malgré moi quand j’ai pensé que Denise connaîtrait une grande douleur, par ma faute ! Je suis coupable…

— Vous exagérez : vous n’avez fait que votre devoir.

— Si, je suis coupable…

— Vous avez donc un intérêt personnel en cette affaire ? interrogea le perspicace banquier.

— Peut-être…

Suzanne acheva à voix basse :

— Ma haine envers Marcel d’Arlaud. Je le déteste tellement de nous avoir trompées que je ne sais plus si j’ai agi par devoir ou par besoin de lui faire du mal, à lui… Dans ce cas, j’aurais sacrifié Denise à mes sentiments vindicatifs.

Henry Salmon observait profondément Suzanne. Il dit, d’un ton de raillerie hautaine :

— Oh ! Voilà qui est d’une psychologie bien subtile… et trop complexe. Quant à moi, je conclus tout bonnement ceci : vous m’avez arrêté, à l’instant où j’allais épouser une…

Il se reprit, pour dire courtoisement :

— Une fort jolie personne. Le mari d’une femme de beauté remarquable n’est pas toujours