Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/238

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Marcel d’Anlaud parcourut cette lettre avec un geste d’agacement :

— Allons, bon ! Encore une erreur. Je n’ai fait de billet à personne.

Horripilé, comme tous les artistes, par ces petits tracas de la vie pratique qui viennent compliquer l’existence intellectuelle, Marcel s’énervait. Il ajouta, avec un demi-sourire qui s’adressait au luxe raffiné de son intérieur :

— Je ne suis plus au temps où je souscrivais des billets !

Il décida de se débarrasser immédiatement de cette préoccupation. En se rendant à la banque, il songeait : « Pourvu que je ne rencontre pas Salmon ; je n’ai aucune envie de me trouver en sa présence. »

Lorsqu’il entra dans les bureaux de la rue Laffitte, il se remémora la scène qui s’y était déroulée quelques mois auparavant… Ce jour-là, également, il avait reçu une lettre énigmatique… Pourquoi diable avait-il remarqué ce nom de Tardivet et questionné le caissier ? À quoi tient la destinée… Si M. Tardivet avait eu une signature illisible, d’Arlaud continuait