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Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/74

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çais né malin que personne ne saura rouler… Heureux frangin, bénis le sort qui me fit ton banquier : il n’y a que les gogos, pour se prétendre ce flair infaillible !

Abel haussa les épaules ; il poursuivit :

— Si j’avais rencontré, au cours de mes villégiatures romanesques, une enfant qui se fût réellement attachée à moi, je t’assure bien que j’aurais discerné sa véracité sans craindre une méprise… Et celle-là — celle qui m’eût accueilli sans vénalité, sans hypocrisie, sans être secrètement rebutée par mon physique de richard laid, — je l’aurais aimée… Ah ! Je crois que j’aurais été capable de l’épouser quelle qu’elle fût… Mais cette femme-là n’existe pas.

Marcel d’Arlaud lâcha son cigare pour rétorquer d’une voix posée :

— Vous exagérez… Moi, j’en connais une.

— Où donc, que j’y coure ? goguenarda Abel.

— Chez moi.

— Chez vous ? s’étonna Abel. Qui est-ce ?

— Ma secrétaire.

Abel, curieux, attendait l’anecdote. Henry Sal-