Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/83

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— J’estime que rien n’est plus charmant qu’une intellectuelle en tablier de cuisine.

La jeune fille eut un sourire où se mêlaient la satisfaction et la confusion. Marcel n’avait jamais été si aimable à son égard. Elle voulut lui marquer sa gratitude et dit d’un ton de regret :

— Gilberte est sortie.

Au grand étonnement de Suzanne, d’Arlaud accueillit cette nouvelle avec indifférence, fl écoutait un bruit sourd et régulier qui traversait la cloison voisine. Tendant un doigt dans la direction d’où partait ce pianotement martelé, il demanda :

— Et Mlle Denise ? Elle est là ?

— Oui : elle travaille.

— Bon. Ma chère enfant, il m’arrive une chose qui n’a rien d’exceptionnel dans la vie d’un auteur dramatique : je me vois forcé de mettre mon second acte sur pied avant d’avoir commencé le premier. Cette intervention m’est imposée par les circonstances. Autrement dit, j’ai découvert tout-à-l’heure le fiancé qui con-