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Page:Marais - Trio d amour.pdf/113

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me contraigniez de vous présenter des observations aussi pénibles et embarrassantes à faire qu’à recevoir… Voici… Il y a déjà quelque temps que vous prenez un mauvais genre : vous venez au bureau vêtue de corsages exagérément décolletés ; vous vous fardez… Je feignais de ne rien voir ; mais mon personnel, mes clients sont certainement moins indulgents que moi… On jase ; j’ai surpris certains propos. Or, pour comble, maintenant : vous vous teignez… et si maladroitement !… Il faut que ces manières cessent, entendez-vous ? Je ne veux pas de cela au bureau. Dehors, vous êtes libre de vous attifer comme il vous plaira : je ne me mêle pas de vos affaires et ne m’occupe point de votre vie privée. Mais veuillez, désormais, garder ici une tenue qui soit plus en rapport avec vos fonctions. Ou sinon…

Il s’arrêta, un peu déconcerté par la souffrance qui contractait la figure d’Adrienne. Ce n’était pas la confusion d’une employée réprimandée ; mais une sorte de désespoir excessif, disproportionné à sa cause. Robert eut l’intuition de cette douleur ; il pensa : « Elle a trop de sensibilité, vraiment…