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Page:Marais - Trio d amour.pdf/114

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Quelle fille impressionnable ! » Et il se préparait à atténuer ses remontrances d’un encouragement quelconque — car ce n’était pas un méchant homme, — lorsque Adrienne bafouilla rapidement, d’une voix sourde et tremblante :

— S’il s’agissait de Mistiche, vous ne lui diriez rien !

Robert Labrousse bondit. Il lui fut impossible d’articuler une parole : il était suffoqué d’indignation et de stupeur. Comment : cette effrontée se permettait une impertinence aussi déplacée !… Il pâlissait, envahi par une colère grandissante. Mais soudain, il se calma : le maintien d’Adrienne venait de le frapper.

Une subalterne arrogante aurait-elle ainsi baissé les yeux, tandis que des larmes coulaient d’entre ses paupières gonflées ; aurait-elle frissonné des pieds à la tête ; oppressée, frémissante ; ses mains crispées s’agrippant nerveusement à l’étoffe de sa robe ?

Robert comprit tout d’un coup le secret de cette conduite extravagante ; et le malaise qui le gênait en présence d’Adrienne Forestier ; les inégalités