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Page:Marais - Trio d amour.pdf/129

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— Enfin, ma petite amie, qu’est-ce qui vous a plu, en lui ?… Il n’a plus l’âge de Lovelace !

— Il devait être beaucoup moins bien quand il était jeune ; riposta vivement Adrienne. Mon cher ami, les femmes ne vous séduisent qu’à la condition de paraître vingt ans ; alors, vous ne comprenez pas que les yeux d’un homme qui a vécu exercent sur nous une attraction spéciale, invincible…

— Mais Robert est un être quelconque, sans mérite extraordinaire, fichtre !… De plus, il ne possède aucune sensibilité… Il est sec, égoïste… Il commence d’avoir des rhumatismes et il perd ses cheveux.

— Vous m’avez dit un jour : « C’est un charmeur. » Vous m’avez vanté ses qualités…

— Comme ami, pas comme amant. Ma petite Adrienne, vous êtes stupide de vous emballer sur le compte d’un monsieur tel que Robert ; un monsieur très sage qui a su ranger son cœur, à l’instar d’un cartonnier : il y a le tiroir du devoir conjugal ; le tiroir des affections permises ; et le tiroir des… dossiers secrets. Il ouvre l’un, il ferme