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Page:Marais - Trio d amour.pdf/130

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l’autre ; il met chaque chose à sa place. Ses aventures sont classées aussi soigneusement que ses papiers d’affaires. Et c’est ce cœur administratif, incapable de désordre, que vous rêviez de conquérir ? Ah ! ma pauvre gosse… Vous me faites l’effet d’un musicien qui voudrait jouer la Sonate pathétique sur une mandoline !…

— Je l’aime. Je me serais contentée de la place qu’il m’aurait donnée… Pourquoi se dérobe-t-il ?

— Vous possédez des yeux inquiétants, mon enfant… Des yeux terriblement expressifs que vous envierait une élève du Conservatoire, section de tragédie. Alors… Alors, on vous juge dangereuse.

— Pourtant, vous me connaissez, Descombes… Il n’y a pas moins dramatique que moi ; et vous me savez incapable de faire du mal, ou de la peine, à quelqu’un que j’aimerais !

— Il en est d’autres que vous qui pâtissent d’un physique trompeur. Vous vous êtes engagée sur une mauvaise route… Décidez-vous à rebrousser chemin.

— Non !