Aller au contenu

Page:Marais - Trio d amour.pdf/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je tenais vivement à vous dire quelques mots… non inutiles, je l’espère… pour le bon accord de nos relations futures. Je veux tout d’abord m’excuser auprès de vous de la maladresse que j’ai commise involontairement avant-hier… Et vous déclarer ensuite combien je suis heureux de vous voir à la place qui vous convient. J’ai toujours eu infiniment d’estime à votre égard et soyez sûre que j’exprime un réel intérêt dans cette formule banale en vous félicitant du bonheur mérité qui vous échoit.

Considérant fixement Adrienne, Robert ajouta :

— Nous sommes trop francs et trop intelligents pour avoir peur d’une explication brève et loyale : je crois, qu’entre nous, une comédie d’hypocrite oubli serait offensante… Je ne peux pas ne pas conserver certain souvenir ému… J’ai un grand contentement de moi-même, de plus, à penser que l’amitié respectueuse que je vous porte a peut-être influé sur votre avenir. Je pourrais avoir une fille de votre âge ; c’est ce sentiment de vague paternité qui me pousse à me réjouir de n’avoir pas cédé à la tentation de gâcher une vie innocente…