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Page:Marais - Trio d amour.pdf/196

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On a toujours du mérite à se comporter en honnête homme. Aujourd’hui que vous êtes femme, que certaines vérités vous apparaissent plus exactement, je suppose que vous commencez à comprendre que ma conduite passée fut la meilleure preuve d’affection que je pusse vous témoigner… en agissant contre l’instinct de mon égoïsme… Et c’est précisément au nom de ce souvenir que je vous demande de m’accorder votre amitié — à laquelle j’estime avoir un droit.

Dans ce discours dont il avait mesuré tous les termes, Robert pensait s’être conformé au programme qu’il se traçait : chacune de ses paroles s’adressait à la vanité de la femme ; il lui laissait entendre qu’il l’avait désirée, mais respectée par probité ; puis, en abordant hardiment la difficulté, sans feintise, il contraignait l’amour-propre d’Adrienne à conclure ce pacte d’entente.

En effet, la jeune femme répliquait avec douceur :

— Je n’ai que de la sympathie pour vous, monsieur Labrousse… Je comprends fort bien les sous-entendus de votre demande : soyez persuadé