Aller au contenu

Page:Marais - Trio d amour.pdf/235

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tié exact pour déguiser ses fredaines. Il avait bien réellement une affaire à Bourges. Cécile connaissait même son client qui était venu dîner à Saint-Cloud durant l’un de ses séjours à Paris. Mais Robert avait négligé de venir à Bourges avant de partir pour Monaco.

Cette tactique conjugale était maladroite : un demi-mensonge se contrôle, donc se découvre, plus aisément qu’une invention forgée de toutes pièces.

La sécurité dont Labrousse avait joui jusqu’à présent l’empêchait d’apercevoir les défauts de ses naïfs prétextes ; il se reposait sur la confiance de sa femme.

Mme Labrousse fut ainsi très promptement édifiée.

À peine fut-elle introduite chez le métallurgiste, client de l’avocat, que son hôte, abrégeant les politesses d’usage, s’empressa de questionner avec sa brusquerie d’industriel pressé :

— Labrousse n’est donc pas avec vous ?… Moi qui le prie dans toutes mes lettres de venir à Bourges dès qu’il le pourra !

— Je vous enverrai bientôt mon mari ; répondit