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Page:Marais - Trio d amour.pdf/66

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— Je vais rentrer en voiture… tant pis ! Je suis éreintée et la rue m’agace !

Elle appela un chauffeur ; et s’allongea voluptueusement sur les coussins de l’auto, égayée par cette débauche inusitée. La voiture roulait vers la rue La Fayette.

Adrienne commença par se sourire dans les petits miroirs des panneaux ; puis, elle regarda machinalement à ses pieds et vit quelque chose de noir, sur le tapis.

Elle se baissa, ramassa l’objet : c’était un petit sac de dame, très élégant, en moire brillante, que fermait un cadre d’argent ciselé. Il avait été oublié là par la voyageuse précédente, probablement, et le chauffeur avait omis de visiter l’intérieur de sa voiture avant de recharger.

Adrienne l’ouvrit : il contenait la glace traditionnelle et la houppette ; un mouchoir ; deux clés ; et un porte-carte où se trouvait une enveloppe décachetée libellée au nom de « Madame Darville, 9, rue de Miromesnil ».

Adrienne considérait pensivement sa trouvaille. Elle murmura : « La propriétaire de ce sac se