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Page:Marais - Trio d amour.pdf/72

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jambes serrées l’une contre l’autre ; son chapeau posé sur ses genoux ; les mains à plat sur son chapeau ; et restait bien tranquille, comme un enfant sage. Il avait le regard attendri des vieux qui finiront gâteux et l’allure gauchement cossue d’un gros industriel de province. Un peu de rouge égayait sa boutonnière, récompensant le mérite de son travail quelconque dont les revenus servaient à accroître la prospérité de la France et de Mlle Mistiche.

De temps en temps, il glissait un regard discret vers le salon ; alors, Adrienne détournait les yeux.

Enfin, le bruit d’une porte annonça la venue de Mistiche qui entra en coup de vent.

Adrienne vit un tourbillon de choses roses et vaporeuses d’où émergeait une tête blonde, ébouriffée. Mistiche était une toute petite personne menue qui n’arrivait pas à l’épaule d’Adrienne. Très bien proportionnée, néanmoins : sa poitrine grasse et ses bras ronds, que découvrait un déshabillé largement échancré, décelaient une fausse maigre passablement dodue.