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INTRODUCTION

de l’Esprit des Lois. Dans un de ses livres[1], il prend ainsi sa défense : « On reproche à Montesquieu d’avoir quelquefois manqué d’énergie, et on l’oppose à Rousseau. Quelle différence entre ces deux hommes ! Rousseau n’a pas craint de soulever contre lui l’autorité, j’en conviens, mais il n’avoit rien à perdre à la persécution ; il portoit partout avec lui son génie, sa célébrité ; sa gloire ne pouvoit qu’y gagner. Mais Montesquieu avoit une grande fortune en fonds de terre ; il tenoit à une famille notable ; il avoit femme et enfans ; que de liens ! Et toutefois il ne craignoit pas d’attaquer l’autorité arbitraire, les vices du gouvernement, les prodigalités du Prince… »

En 1866[2], lorsque M. Félix Ducasse publia un article bibliographique sur Marat, il y ajouta un extrait d’un Éloge inédit de Montesquieu. Il en donna cent et quelques lignes qui excitèrent la curiosité des admi-

  1. Projet de déclaration des droits de l’homme et du citoyen, suivi d’un plan de constitution sage et libre. — 1789. in-8. — V. Chévremont. — J.-P. Marat, Esprit politique, p. 102.
  2. Voir l’Avenir national, du 7 octobre 1866. Il nous a été impossible de nous procurer ce journal. C’est grâce à l’obligeance de M. Chévremont, auteur de différents travaux sur Marat, que j’ai pu avoir une copie de cet extrait, ainsi que divers renseignements sur le manuscrit dont parle M. Ducasse.