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INTRODUCTION

Marat, nous nous sommes décidé à la publier. Marat avait donc réellement pris part au concours ouvert, depuis 1782, par l’Académie de Bordeaux. « Marat[1] avait passé, paraît-il, deux ans à Bordeaux comme précepteur d’un des enfants de M. Paul Nairac, député de Bordeaux à l’Assemblée nationale, et l’un des grands amateurs de notre ville ; ce qui explique à certains égards la part prise par Marat au concours proposé par l’Académie. »

Ce n’est point là la seule raison qui fit que Marat prit part au concours : il en est une qui nous paraît plus vraie ; on la trouve, comme nous l’avons vu, dans l’admiration qu’il avait pour Montesquieu : il le cite très souvent dans ses ouvrages. À l’âge de 29 ans, il avait déjà publié des travaux de philosophie[2]. S’il eut connaissance du concours ouvert par l’Académie dont Montesquieu fut un des membres les plus illustres, c’est grâce à la publicité qui lui fut donnée. Marat était alors âgé de quarante et un ans.

De 1782 à 1785, l’Académie avait reçu de nombreux éloges, mais aucun n’avait mérité le prix. Le 28 mars 1785, elle avait donc reçu celui de Marat et avait cru devoir le rejeter du concours sur le rapport

  1. Compte-rendu de l’Académie, loc. cit.
  2. V. Marat. — De l’homme. 1775, loc. cit.