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rement que les circonstances le permettaient, la publication de l’Ami du Peuple, Marat continua, de 1790 à 1792, à donner, d’abord dans des brochures assez volumineuses, puis dans de simples placards, ce que son journal ne pouvait pas contenir. Ce fut d’abord, en janvier 1790, la Dénonciation contre Necker, puis, quelques semaines après, l’Appel à la Nation, un peu plus tard la Nouvelle dénonciation contre Necker, et enfin, successivement, une série de pamphlets et de placards, au milieu desquels on voit, avec quelque surprise, resurgir, dans Les Charlatans modernes, l’âpre ennemi de l’Académie des Sciences.

Cet ensemble constitue, à côté et en dehors de l’Ami du Peuple, un tableau assez curieux des batailles qu’a livrées Marat pendant ses quatre années de vie politique. C’est la suite logique et naturelle de ceux de ses écrits antérieurs qui n’ont pas trait à des travaux scientifiques. Les idées et les conceptions déjà exprimées dans Les Chaînes de l’esclavage[1], dans le Plan de législation criminelle[2], dans l’Éloge

  1. Sur la première édition des Chaînes de l’esclavage, voir plus loin, p. vii, et note 3.
  2. La première édition du Plan de législation criminelle parut à Neuchâtel, en 1780. Cet ouvrage avait été écrit, en 1778, pour une société suisse qui avait demandé le plan d’un code criminel (Cf. p. 5 de l’édition de 1790). Cette première édition est introuvable, et nous ne savons d’elle que ce que Marat a pris soin de nous apprendre, notamment que « tous les exemplaires qui ont passé de la Suisse en France sous le Sieur de Miromesnil, garde des sceaux, ont été cartonnés en cent endroits à cause des opinions politiques de l’auteur. » (L’Ami du Peuple, no 170, du 23 juillet 1790).