Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/19

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ses griefs et pour faire condamner par l’opinion publique et par l’Assemblée nationale l’institution qu’il condamne lui-même.

Ainsi, sous des formes diverses, et à des degrés divers, ces pamphlets de Marat offrent un intérêt considérable. Ils occupent, dans l’œuvre du grand polémiste, une place qui est à égale distance de ses ouvrages politiques, fruit d’un long travail, et de ses journaux, feuillets quotidiens hâtivement écrits. Ce sont des œuvres de circonstance, qui n’ont point sans doute l’apparence changeante et désordonnée de l’Ami du Peuple, mais qui n’ont point non plus l’aspect général, définitif et abstrait des Chaînes de l’Esclavage ou du Plan de législation criminelle. Il ne faudrait pas en conclure cependant que ces brochures sont inutiles à l’étude des conceptions politiques de Marat. Jamais peut-être mieux que dans l’Offrande à la Patrie et dans le Supplément de l’Offrande à la Patrie il n’a précisé et expliqué ses vues constitutionnelles. Le cinquième Discours[1] de la première de ces deux brochures est, à ce point de vue, d’une importance toute particulière. Marat y énumère les lois fondamentales du royaume, telles qu’elles devront être établies par les États-Généraux, pour la sauvegarde des droits de la nation. C’est pour lui l’occasion d’indiquer les bases sur lesquelles doivent reposer, à ses yeux, les liberté de l’État : souveraineté législative de l’Assemblée nationale, liberté

  1. Voir plus loin, pp. 22 et sq.