étaient donc bien fondées ; mon crime est donc d’avoir été trop clairvoyant.
Je viens de donner la clef des manœuvres secrètes de l’administration des finances, et des attentats de la municipalité.
À son rappel au ministère, M. Necker ayant trouvé le
publiquement raison à M. Necker ce qu’elle n’a point fait. — D’où vient ce silence criminel des administrateurs municipaux ?
De leur connivence avec le cabinet. Dans l’interrogatoire que M. Rivière, avocat au Parlement, a subi au Châtelet dans l’affaire du baron de Bezenval, il a déposé sur la foi du serment, que le sieur Berthier lui avait déclaré que son portefeuille (qu’il croyait égaré) contenait une lettre de M. Necker, par laquelle ce ministre lui ordonnait de faire couper les blés verts dans la généralité de Paris. Cette déposition, dont il est impossible de révoquer en doute la vérité, vu les dangers auxquels s’exposait son auteur, une fois devenue publique, il était du devoir de la municipalité d’en prendre acte pour dénoncer le ministre des finances, et l’amener en jugement : ce qu’elle n’a point fait. — D’où vient le silence des administrateurs municipaux ? De leur connivence avec le cabinet.
Que dis-je ? N’ont-ils pas eu la clef du portefeuille qui renfermait cette lettre importante : mais loin d’avoir fait aucune démarche pour se procurer cette pièce de conviction, ils ont laissé le portefeuille entre les mains du neveu de l’intendant de Paris ; ils en ont renvoyé la clef au président de l’Assemblée nationale, dont les sentiments leur étaient connus, et ils ont tout fait pour étouffer cet horrible attentat, pour empêcher l’affreuse vérité de percer.
Et dans l’affaire de Vernon, n’ont-ils pas également mis en œuvre le vert et le sec pour donner le change au public et le tromper sur tous les points ?
Enfin, qu’on me cite un seul cas où ces administrateurs n’aient pas employé tour à tour contre le peuple l’hypocrisie, la fourbe, la violence et la trahison. Je les ai accusés de conniver avec le gouvernement, et j’en ai donné cent preuves irrésistibles pour tout autre lecteur que des Parisiens. Lorsque j’ai dit que le maire et ses confrères ne sont, dans les mains du principal ministre, que des instruments dangereux ; qu’ai-je donc dit qui ne soit conforme à la plus exacte vérité ?
Cette connivence criminelle qui remettra la nation dans les fers, qui la retiendra sous le joug, et qui la replongera dans l’abîme, je la dénonce aujourd’hui à l’Assemblée nationale, s’il reste encore à la