DÉNONCIATION CONTRE MALOUET
L’émotion soulevée par la publication de C’en est fait de nous fut énorme. Camille Desmoulins lui-même s’éleva avec force contre ce pamphlet, parce que Garran de Coulon s’y trouvait personnellement attaqué[1]. Dans la séance de l’Assemblée nationale du samedi soir 31 juillet, Malouet dénonça simultanément C’en est fait de nous et le numéro 35 des Révolutions de France et de Brabant[2]. Après discussion, l’Assemblée décréta « que, séance tenante, le procureur du roi au Châtelet sera mandé, et qu’il lui sera donné ordre de poursuivre, comme criminels de lèse-nation, les auteurs, imprimeurs, colporteurs d’écrits excitant le peuple à l’insurrection contre les lois, à l’effusion du sang et au renversement de la constitution[3] ». Dans la séance du 2 août au soir, l’Assemblée modifia son décret et déclara qu’il n’aurait aucun effet rétroactif, sauf en ce qui concernait l’écrit intitulé : C’en est fait de nous. Camille Desmoulins se trouvait ainsi hors de cause, et Marat était seul poursuivi.
C’est pour répondre à la dénonciation de Malouet, que