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ON NOUS ENDORT, PRENONS-Y GARDE

(9 août 1790)

Dans la séance du 7 août, Boucher d’Argis, procureur du roi au Châtelet, était venu rendre compte à l’Assemblée nationale de la procédure suivie contre les individus inculpés dans les événements des 5 et 6 octobre 1789, au cours desquels les appartements royaux, à Versailles, avaient été envahis par le peuple. C’est à l’occasion de ce rapport de Boucher d’Argis et de la discussion qui suivit, que Marat publia le surlendemain, 9 août, On nous endort, prenons-y garde[1].

La séance d’hier a été terminée par l’admission du sieur Boucher d’Argis à la barre. Voici la substance de son discours à l’assemblée :

« Nous venons enfin de déchirer ce voile impénétrable qui couvrait ces forfaits horribles qui ont souillé le palais de nos rois dans la journée du 6 octobre. Pouvions-nous croire, lorsque vous nous remettiez toute votre confiance, que nous deviendrions nous-mêmes les victimes de la plus noire calomnie ? Tant d’efforts, dirigés contre le tribunal que vous aviez choisi, ne tendaient qu’à nous faire perdre le fil de ces événements désastreux ; mais, ainsi que Mars, Thémis

  1. In-8o de 12 p. ; s. l. n. d. ; avec cette mention, à la p. 12 : « De l’imprimerie de Marat. »