Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/240

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a ses[1] héros : dans cette procédure à laquelle nous avons été provoqués, nous avons su distinguer les citoyens généreux qui ont volé à la défense de leur souverain, de ces coupables qui se sont masqués du voile du civisme pour tenter les plus horribles forfaits. Quelle est notre douleur, messieurs, de nous voir obligés de vous annoncer que deux des membres de cette auguste assemblée se trouvent compromis de la manière la plus formelle[2] ! Ah ! sans doute ils ne balanceront point de descendre dans l’arène de la justice pour s’y justifier. Nous venons déposer sur le bureau toutes les pièces de la procédure ; le paquet cacheté contient plusieurs décrets lancés contre différents particuliers ; nous sommes redevables d’une partie de l’instruction à votre comité des recherches ; mais nous n’avons pas également à nous louer du comité des recherches de la municipalité, qui, au mépris de vos décrets, nous a refusé communication des pièces que nous savions être en sa puissance. La compagnie a pris à cet égard un arrêté qu’il soumet à votre sagesse.

« Le Sr Boucher s’est retiré.

« Le sieur Malouet a proposé que tous les décrets lancés contre des personnes étrangères à l’assemblée fussent mis à exécution, que lecture de toutes les charges fût faite à l’assemblée pendant les séances du soir, et que durant cette lecture les portes de toutes les tribunes seront fermées, et que les membres qui ont été entendus comme témoins ne pussent assister aux délibérations que comme spectateurs.

« Après beaucoup de discussions relatives à la démarche

  1. Le faquin ! Et qui sont donc au Châtelet ces héros de Thémis ? Assurément, ce n’est pas le sieur Boucher d’Argis, lui qui paye ses créanciers en les menaçant du cachot, et que sa compagnie vient de repousser de la place de lieutenant criminel. Ce n’est pas non plus le sieur de Flandre, qui a fait renfermer son père, pour disposer de sa fortune. (Note de Marat)
  2. Le duc d’Orléans et le comte de Mirabeau.