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à leur devoir ; qu’à Metz la fermentation diminue aussi, et qu’il y a lieu d’espérer que l’ordre se rétablira dans tous les régiments.

Observations.

Toutes ces nouvelles sont autant d’impostures, fabriquées par les ministériels pour aller à leurs fins.

Celle qu’a débitée le sieur Régnier est de toute fausseté : le régiment du roi n’a point reporté la caisse, par la raison toute simple qu’il ne l’a point enlevée.

Celles qu’ont débitées Malouet, de Broglio et La Tour-du-Pin sont de puants mensonges, de fausses déclarations, revêtues de la signature surprise ou achetée de quelques faux frères, et baptisées au nom de déclarations du corps entier, pour être lues à l’assemblée, comme actes de soumission à ses décrets, puis jetées dans le public, pour en imposer.

Qui l’aurait cru ? Le plan d’opérations de tous ces charlatans, qui sont à la tête des affaires, se réduit à deux points uniques : répandre l’alarme sur l’insurrection et les désordres supposés des soldats ou des citoyens qu’ils veulent mettre sous le joug, jusqu’à ce qu’ils aient obtenu de la complaisante assemblée quelque funeste décret, puis publier la cessation des désordres et le retour du calme, pour[1] présenter à l’assemblée vaniteuse de faux actes de soumission.

Ce charlatanisme saute aux yeux dans toutes les séances : comment a-t-il pu en imposer un instant.

On a fait lecture d’une lettre de Riquetti le cadet, écrite d’Aix-la-Chapelle, dans laquelle il donne sa démission à l’assemblée. Le premier acte qu’ait fait à sa sortie du royaume ce traître à la patrie, est de se démettre de sa

  1. Le texte porte pour. Peut-être faut-il lire puis.