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Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/253

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dération les armements des différentes nations de l’Europe, leur accroissement progressif et la sûreté de nos colonies et du commerce national, décrète que le roi sera prié de donner des ordres pour que nos flottes en commission soient portées à 30 vaisseaux de ligne, dont 8 au moins seront armés dans les ports de la Méditerranée. »

Sur les observations de MM. Pétion et Boutidoux, les deux premiers articles, tendant à jeter de l’inquiétude sur les dispositions des cabinets de l’Europe, ont été retirés par la majorité du comité, contre l’avis de Riquetti.

Le troisième article a été adopté, après y avoir ajouté les mots défensifs et commerciaux après celui d’engagements.

Le quatrième article a passé sans modification.

Le cinquième a passé de même, après avoir porté, d’après la motion de M. Ricard, à 45 le nombre des vaisseaux à armer indépendamment d’un nombre proportionné de frégates et bâtiments légers.

Et le projet de décret a passé presque à l’unanimité.

Adresse au Peuple

Le voilà donc enfin, ce sinistre projet que l’infernal Riquetti machinait dans les ténèbres. Le voilà, cet affreux décret qui, bientôt, fera fondre sur nous les fléaux redoutables de la guerre, unique ressource laissée à nos agents atroces pour nous remettre aux fers. Où étiez-vous, Barnave, Lameth, d’Aiguillon, Robespierre, Menou, quand on a osé le proposer ? Vous sommeilliez sans doute, puisqu’il a passé sans vos réclamations, ou bien le serpent infernal est parvenu à vous séduire par son langage trompeur. Chère patrie, n’as-tu donc plus pour te défendre que quelques cœurs honnêtes sans défense contre l’astuce des fripons soudoyés par le despote ? Citoyens trop crédules ! naguère encore vous chantiez vos victoires : enivrés d’un