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L’AFFREUX RÉVEIL

(31 août 1790)

Des troubles, qui n’étaient à l’origine que des troubles d’ordre disciplinaire, avaient éclaté, au début du mois d’août, dans la garnison de Nancy[1]. Malgré les efforts de Denoue, commandant de la garnison, les trois régiments de Nancy, le Régiment-du-Roi, Châteauvieux et Mestre-de-Camp, se trouvaient en pleine insurrection. Tout le mois d’août s’écoula au milieu de l’anxiété générale, et c’est dans ces graves circonstances que, le 28 août, l’Assemblée générale entendit la lecture d’une lettre dans laquelle le marquis de Bouillé insistait sur la gravité de la situation. C’est à cette occasion que Marat écrivit l’Affreux Réveil, petite feuille de 8 pages, in-8o[2].

À l’Ami du Peuple,
Le 29 août 1790.

Vous ne l’aviez que trop prévu, monsieur ; nous touchons au moment de notre ruine, si les gardes nationaux ne rentrent enfin en eux-mêmes, pour se souvenir qu’ils sont

  1. On trouvera un excellent récit des incidents de Nancy dans Louis Blanc, Histoire de la Révolution française, liv. V, ch. II.
  2. S. l. n. d. ; à la p. 8, cette mention : « De l’imprimerie de Marat. »