Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/265

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menteurs, dissipateurs, insolents et rampants, de jugeurs ignares, iniques et assassins ; de praticiens vils et fripons ? Qu’est-elle, qu’une bande d’ennemis de la révolution, de conjurés, de traîtres et conspirateurs ? Ce sont ces misérables ennemis de la liberté, par état, par principes, que vous avez la stupidité de regarder comme les représentants de la nation dont ils sont les mortels ennemis. Ce sont ces hommes que vous regardez comme le législateur, et dont vous avez la folie de respecter les décrets.

Ah ! Foulez, foulez aux pieds ceux qu’ils viennent de lancer pour allumer la guerre civile : invitez, sans délai, les provinces à nommer d’autres députés, qu’ils soient dignes de leur confiance ; installez-les dans le sénat, et chassez-en avec ignominie ceux qui en souillent actuellement les sièges. Mais avant tout volez au secours de vos frères ; dessillez les yeux aux soldats citoyens ; invitez tous les Suisses à soutenir leurs compatriotes, désarmez les satellites allemands, qui vont égorger vos concitoyens ; arrêtez leurs chefs, et que la hache vengeresse les immole enfin sur l’autel de la liberté.

Marat, l’Ami du Peuple.