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que des dettes et la gloire d’avoir combattu pour la patrie, soit homme à se couvrir d’opprobre par des tours de fripon ? Mais il n’est pas dans mes principes d’opposer de simples inductions à des charges directes ; je vais donc suivre mon dénonciateur ; repousser ses inculpations, éclairer le public abusé.

Loin de faire un crime au sieur Deflers de m’avoir dénigré, je le remercie de m’avoir fourni l’occasion de détruire des bruits faux répandus contre moi par les ennemis de la patrie et de faire éclater mon innocence. À des preuves que je produirai, s’il n’a pas renoncé à toute pudeur, il sera sans doute le premier à rougir de sa diatribe, et à regretter la publicité que je m’empresse moi-même de lui donner.

Pétition présentée au corps électoral par A. C. Deflers contre J. P. Marat.

Citoyens Électeurs,

Un de vos membres s’est rendu coupable d’un grand crime à mon égard ; je viens vous demander justice. C’est vous engager à me prêter toute votre attention.

Dans le moment où les dangers de la patrie font une vertu de la dénonciation, user de cette arme terrible pour calomnier est le plus grand attentat que puisse commettre le lâche qui la prostitue ainsi, puisque l’effet de sa lâcheté est de faire perdre à la victime qu’il frappe l’estime de ses concitoyens.

Marat, le prétendu ami du peuple, a sali les murs de la capitale d’une liste de diffamation dans laquelle je suis compris. J’y suis traité de vil intrigant, dénoncé comme machinateur. Mon genre de défense sera simple, l’exposé de ma vie depuis 1777, et l’exposé de celle du dénonciateur Marat depuis 1789.