Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seurs, et vous séduire par les marques d’une fausse pitié qu’ils font éclater en faveur des ennemis de la révolution !

Depuis longtemps Roland l’endormeur[1], conjuré avec les traîtres de l’Assemblée nationale, vous verse l’opium à pleines mains.

N. B. La femme Roland, ministre de l’intérieur, sous son directeur Lanthenas, espérant invalider les dénonciations de l’Ami du Peuple et démentir les faits, a eu l’impudeur d’insinuer que mes écrits ne sont pas de moi, mais de quelque méchant qui usurpe mon nom et qui pourrait bien être payé par Brunswick. Ce petit tour de bâton ministériel ne lui réussira pas, et voici pourquoi : c’est que, ne voulant pas voler l’argent de Brunswick et des Capets fugitifs, dont ce général défend la cause, je conjure tous les amis de la patrie de solliciter un décret qui mette à prix la tête des Capets et de Brunswick. Que dites-vous de mon ingratitude, dame Roland ?

Citoyens, comparez ces nouvelles alarmantes à l’opium du bulletin de l’Assemblée, aux déceptions du Conseil provisoire, et jugez dans quelles mains sont remises vos destinées.

Un mot à la femme Roland.

Vous êtes priée de ne plus dilapider les biens de la nation à soudoyer deux cents mouchards pour arracher les affiches de l’Ami du Peuple.

Citoyens, vous êtes requis, au nom de la patrie, de corriger ces mouchards, s’ils ont l’audace de reparaître.

  1. Roland n’est qu’un frère coupe-choux que sa femme mène par l’oreille ; c’est elle qui est le ministre de l’intérieur sous la main de son directeur, l’illuminé Lanthenas, agent secret de la faction Guadet-Brissot. (Note de Marat)