Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/365

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habiles et plus fermes ; ta bonhomie, ta faiblesse, ta crédulité, ton aveugle confiance ont fait longtemps notre malheur ; elles finiraient par nous perdre. Les Brissotins te mènent par le nez, ils te tiennent le bandeau sur les yeux ; si l’Ami du Peuple ne se hâte de l’arracher, ils finiront par te faire demander la contre-révolution.

Encore un mot.

Une seule réflexion m’accable, c’est que tous mes efforts pour sauver le peuple n’aboutiront à rien, sans une nouvelle insurrection. À voir la trempe de la plupart des députés à la Convention nationale, je désespère du salut public. Si dans les huit premières séances toutes les bases de la Constitution ne sont pas posées, n’attendez plus rien de vos représentants. Vous êtes anéantis pour toujours, cinquante ans d’anarchie vous attendent, et vous n’en sortirez que par un dictateur, vrai patriote et homme d’État. Ô peuple babillard, si tu savais agir[1] !


  1. De l’imprimerie de Marat.