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devez l’imposer comme un devoir inviolable à vos représentants ; leur tracer à cet égard un plan de conduite ; les lier par le[1] serment, la conscience, l’honneur ; et désavouer à l’instant le lâche qui vous aurait manqué de foi.

Mais quoi ! le spectacle continuel de tant de pièges odieux, de tant de lâches trahisons, de tant de noirs forfaits, enfants de la politique, n’aurait-il pas fasciné ma vue ; et mes craintes cruelles ne seraient-elles point de vaines alarmes ? Un rayon d’espérance vient luire à mon cœur. Mes chers concitoyens, que l’horreur des méchants ne nous rende pas injustes… Non, les Princes ne se font pas tous un jeu de tromper leurs peuples. Il est encore des vertus sur le trône. La bonne foi, la véracité, la justice ont placé leur sanctuaire dans l’âme de Louis XVI. Il ne veut se montrer à ses sujets que comme un père tendre et généreux. Puisse-t-il bientôt renouveler, aux yeux de l’Univers, l’exemple trop longtemps délaissé des Titus et des Trajan.

Troisième Discours

Le voici qui s’approche, ce jour à jamais mémorable dans les annales de la France, ce jour à jamais fortuné pour le peuple et à jamais glorieux pour le Monarque. Non, mes chers compatriotes, il ne vous trouvera point endormis, mais préparés au combat, armés de courage, et sacrifiant à la nature, à la justice, à la liberté, sur les autels de la sagesse.

  1. Ils doivent s’engager, par un serment solennel, de se conformer aux vœux de leurs commettants, de n’écouter aucune promesse, et de n’accepter aucun emploi, ni pour eux, ni pour leurs proches, ni pour leurs amis, tant qu’ils auront la gloire de représenter la Nation. (Note de Marat)