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Notice

J’ai publié, dans l’Ami du Peuple, plusieurs inculpations très graves contre le premier ministre des finances, et je croyais en avoir assez dit pour les lecteurs qui pensent. Je me suis trompé, apparemment, puisqu’on m’adresse de tous côtés des lettres, où l’on me somme de produire mes preuves, sous peine de passer pour calomniateur, si je garde le silence. Me serait-il arrivé, au sujet de M. Necker, ce qui doit m’arriver souvent, — d’avoir parlé à mon bonnet ? Je ne veux point laisser suspecter ma véracité. Hé bien, messieurs, puisque vous l’exigez, je vais m’expliquer de manière à être entendu de tout le monde : vous serez contents de moi ; et si par hasard vous regrettiez que le grand homme, le favori de la nation, le père du peuple, ait disparu, pour ne plus laisser voir qu’un administrateur inepte, un chevalier d’industrie, un ennemi public, j’aurai fait de mon mieux, sans doute ; mais ne vous en prenez pas à moi[1].

Article tiré d’un papier public[2]

Paris, ce 21 octobre 1789.

« M. Necker s’est rendu hier, pour la première fois, à son district, qui est celui des Filles-Saint-Thomas. Il a été

  1. Ce mémoire a été remis, depuis le 4 novembre dernier, à dix imprimeurs ; aucun n’a osé le mettre sous presse. Il a été présenté au comité municipal des recherches, le 5 décembre, jour de mon arrestation : pour le faire paraître, il a fallu que je me fisse imprimeur. (Note de Marat)
  2. Le Courrier de Paris, no X. (Note de Marat)