Page:Marat - Les Pamphlets, 1911, éd. Vellay.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DÉNONCIATION CONTRE NECKER

(18 janvier 1790)

La confiance que Marat accordait à Necker avant l’ouverture des États-Généraux avait peu à peu fait place, au cours de l’année 1789, à une défiance et à une hostilité croissantes. À plusieurs reprises, dans l’Ami du Peuple, Necker avait été l’objet de ses attaques. Mais, ainsi que Marat le raconte lui-même dans la Notice dont il a fait précéder sa Dénonciation contre Necker, le public le mettait en demeure de produire ses preuves. Il rédigea donc, contre le ministre des Finances, en octobre 1789, une brochure destinée à préciser et à expliquer ses accusations. Aucun imprimeur n’osa la mettre sous presse, et Marat dut l’imprimer lui-même[1]. Mais, pendant que se poursuivait l’impression, il était en butte à des persécutions acharnées. Le Châtelet lançait contre lui de véritables expéditions militaires[2]. Ce ne fut que le 18 janvier 1790 que la Dénonciation contre Necker fut enfin imprimée et rendue publique[3].

  1. V. plus loin, p. 72 (note), ce que Marat dit lui-même à ce sujet.
  2. V. les détails de ces incidents dans notre Correspondance de Marat, pp. 115-122.
  3. Dénonciation faite au tribunal du Public, par M. Marat, l’ami du peuple, contre M. Necker, premier Ministre des Finances. S. l. n. d., in-8o de 69 pages, avec, en épigraphe, la devise de Jean-Jacques Rousseau : Vitam impendere vero.