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Page:Marat - Un roman de cœur, I, 1848.djvu/14

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Mademoiselle Marat semblait avoir recueilli en elle-même l’âme forte et passionnée de son frère, qu’elle pleurait sans cesse, comme si elle ne l’eût perdu que de la veille.

C’était une républicaine inflexible, que l’âge n’avait pas refroidie, que les événements n’avaient pas changée ; vainement le Directoire, le Consulat, l’Empire, la Restauration et même la Révolution de juillet 1830 étaient venus successivement bouleverser ou métamorphoser la face du pays : elle n’y avait pas pris garde, semblable à une somnambule qui poursuit son rêve sans tenir compte des objets extérieurs, et qu’on n’éveille pas en sursaut, de peur de la voir tomber foudroyée ; elle rêvait donc que l’esprit de 93 planait au-