Page:Marat - Un roman de cœur, I, 1848.djvu/19

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Marat lui inspirait un invincible dégoût.

Eh bien ! il surmontait ce dégoût, il le cachait même sous un air froid et poli, quand il se rendait chez la sœur du monstre, comme il le désignait avec une énergique indignation.

Qu’allait-il donc faire dans cette maison ?

Aimé-Martin était, avant tout, bibliophile, autographile, amateur et collecteur de livres et d’autographes. Or, c’était aux manuscrits de Marat qu’il en voulait, et un jour (il fallut sans doute qu’Albertine eût bien faim, pour vendre la dépouille littéraire de son frère) il emporta sous son bras le volume autographe qui l’empêchait de dormir depuis qu’il en avait appris l’existence ; un roman inédit, un ro-