Page:Marato - Du traitement de l’hypospadias, 1898.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 52 —

Mais c’est du côté du procédé de greffe autoplastique par la méthode italienne, qu’ont été créés les opérations les plus diverses.

En 1895, Laurent, de Bruxelles, employa à la reconstitution de la portion pénienne de l’urèthre, un lambeau abdomino-fémoral. Après diverses tentatives de réfection de l’urèthre, l’auteur s’arrêta à l’opération suivante :

Sur la face antéro-interne de la cuisse gauche et sur la partie inférieure de l’abdomen on fit deux incisions longues de six centimètres, légèrement obliques en bas et en dehors, parallèles à trois centimètres, c’est-à-dire écartées l’une de l’autre d’une distance légèrement supérieure à celle de la portion du canal à reconstituer. La dissection de ce lambeau fut faite, il fut laissé adhérent par ses deux pédicules, l’un supérieur ou abdominal, l’autre inférieur ou crural constituant de la sorte un lambeau à part.

La verge fut ensuite avivée à sa partie inférieure. Des sutures perdues au catgut fin, para-uréthrales et n’intéressant pas la muqueuse furent établies. Le canal fut suturé dans ce second temps et restait bordé des deux côtés d’une bande d’avivement d’un centimètre de large.

Le troisième temps de l’opération est assez singulier et peut même paraître bizarre : la verge fut introduite sous ce pont la face inférieure tournée en avant le gland dépassant de l’autre côté. Afin que la verge ne fut point comprimée les jours suivants, par suite du gonflement post-opératoire, le pont fut disséqué sur une étendue suffisante. Des sutures profondes perdues au catgut fin, mettent en contact intime la face cruentée du pont avec la surface cruentée de la verge et les bords du lambeau furent cou-