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le charme de l’histoire

L’heure approchait où ce régime de privilèges allait s’écrouler pour faire place à l’égalité de tous les citoyens devant la loi. Lorsque les États généraux furent convoqués en 1789, nul ne semblait mieux préparé que Treilhard à préciser les réformes que réclamait l’opinion publique. Aussi son nom fut-il un de ceux sur lesquels les électeurs du Tiers-État de la ville de Paris portèrent leurs suffrages.

Puis les évènements se succédèrent ; Treilhard se trouva, par l’entrainement inévitable des succès qu’il y obtint à ses premiers pas, jeté dans une carrière nouvelle qui n’était pas de son choix, pour laquelle peut-être certaines qualités de caractère lui faisaient défaut, et qui lui réservait de redoutables épreuves. Vous n’attendez pas de moi le récit détaillé, ni l’appréciation de sa vie politique ; cette étude nous entraînerait sur un terrain qu’une règle très sage nous interdit ; je me bornerai donc à vous rappeler ses actes les plus saillants. À l’Assemblée constituante, membre et souvent rapporteur du comité des affaires ecclésiastiques, il prit une part importante à la discussion des lois sur les congrégations religieuses, sur les biens de l’Église, sur la constitution civile du clergé[1]. Il présida la

    Il était bailli de la Trésorerie de la Sainte-Chapelle, petite juridiction que l’usage réservait à l’un des avocats au Parlement de Paris.

  1. « Vos décrets, dit-il dans un de ses rapports, ne portent point atteinte à notre sainte religion : ils la ramèneront à