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madame pape-carpantier

des réfectoires, des cours, dix ateliers, une cuisine, une lingerie et une repasserie. Tout était prévu pour préparer les jeunes filles aux diverses tâches que devait leur imposer la vie. En quittant l’école, elles auraient possédé, outre l’instruction primaire, un métier et des notions générales de travaux à l’aiguille, de blanchissage, de cuisine, d’hygiène pratique ; elles n’auraient pas été, comme le sont trop souvent les femmes de toutes les classes, étrangères aux soins à donner aux petits enfants. Tout, dans l’Union Scolaire, aurait été sujet d’étude et d’apprentissage. Ce projet, souvent réclamé depuis, n’a pas encore été réalisé ; il semble cependant praticable autant qu,’il serait utile, et nous ne pouvons croire qu’il dépasse, soit l’aptitude de l’autorité publique, soit les ressources de l’initiative privée.

Les dernières années de Mme  Pape-Carpantier ont été attristées par des attaques aussi imméritées que douloureuses. On l’accusa de libre-pensée, presque d’athéisme, elle dont la vie avait été imprégnée de charité chrétienne ; elle qui avait écrit que « le premier devoir du maître est de faire comprendre aux enfants l’existence de Dieu, de leur faire aimer Dieu , non par des raisonnements abstraits, mais par le spectacle des beautés de la nature et par les récits de la vie de Jésus-Christ » ; elle qui, plus tard, à son École Normale, faisait religieusement ses Pâques avec ses élèves !