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Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/374

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le charme de l’histoire

ou même d’être faits prisonniers par les soldats qui infestaient le pays, et ils ne consentirent à accepter le mandat qui leur était offert par le consulat de la ville que quand les consuls se furent engagés, le cas échéant, à les indemniser de tout dommage ou même à payer leur rançon. D’autre part, en 1588, quand le député de Lyon revint dans ses foyers après les États de Blois et réclama l’indemnité de 15 livres par jour qui lui avait été promise, les échevins refusèrent de la payer : « On ne vous doit rien, lui dirent-ils, pour la belle besogne que vous avez faite ».

C’est pour ces cas que la taxation par ordonnance royale pouvait être utile, utile du moins aux députés, sinon aux commettants. La pièce découverte et reproduite par M. Vachez se rapporte aux États-Généraux de 1614. Elle prouve que le recouvrement de l’indemnité n’était pas toujours facile ni prompt. Les États avaient été clos le 3 février 1615. L’indemnité due au député de la noblesse de Forez, Jacques d’Urfé, qui, suivant l’usage de sa famille, avait un surnom parce qu’il était le cadet et était appelé Paillard d’Urfé, avait été taxée à 4.560 livres. Elle n’était pas encore payée trois ans après. Le rôle fut mis en recouvrement le 2 mai 1618. Il comprenait, outre la somme principale, celle de 558 livres pour le droit de levée, les frais, etc. M. Vachez a retrouvé un commandement adressé par un huissier à un