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prologue

— Sacrebleu ! comment voulez-vous que je m’y prenne ? Ma barbe est si longue qu’on marcherait dessus.

— Ah ! si vous tenez à votre barbe, vous ne tenez guère à votre belle, et, dans ce cas, plus d’introduction, plus de sérail. Envoyez-moi, dès demain matin, la susdite barbe dans un morceau de papier, en signe que vous agréez ce que je vous propose, ou renonçons au projet.

— Mais, cependant, le travestissement exige que je sois voilé, n’est-ce pas ? Par conséquent l’étoffe ne sera trouée qu’à l’endroit des yeux et de la bouche, et tiendra le reste caché, aussi bien le menton que le cou ?

— Chansons ! Et si on vous demande d’enlever vos voiles quand nous serons entre odalisques du même bazar ?…

— C’est juste, car vous me conduisez dans un sérail ?

— Et j’ajoute que les hanums y seront, je vous le garantis, fort peu vêtues. Tout ce que je pourrai gagner, c’est qu’on ne vous force pas d’accepter un bain… ou autre chose où votre sexe serait indissimulable.

— Allons, vous pensez à tout. En ce cas…

— Ne me répondez pas maintenant. Demain matin votre barbe, bien et dûment ficelée dans une feuille de papier, en forme d’acceptation, sinon rien de fait.

Duvicquet voulut la retenir, elle se sauva en lui criant :