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Page:Marc de Montifaud Sabine 1882.djvu/161

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sabine

— Et vous pouvez vous attendre à de fières représailles si j’échoue, assurait non moins clairement le regard de la jeune femme.

— Nous convenons donc, commença l’abbé Ferret, que votre hôte ne se prêtera guère à l’expérience.

— Je me charge de l’y décider, au contraire, pourvu que les choses ne se passent pas publiquement.

— Comment donc ! reprit le prêtre rassuré, mais je ne demande pas mieux. Comme cela, l’autorité religieuse ne sera point compromise en cas d’insuccès.

— Allons, c’est chose convenue, déclara Sabine en se levant ; demain matin, après votre messe, je me charge de décider mon infirme à venir à la sacristie, et ce soir, vous pourrez, Monsieur le curé, introduire les précieux os de sainte Gudule dans le reliquaire que nous vous offrons.

Pendant qu’elle s’inclinait cérémonieusement, le prêtre sentit qu’il était sous le coup d’une volonté supérieure à la sienne et, d’un trait, comprit qu’elle l’avait engrené en un dessein prémédité depuis l’instant où elle franchissait le presbytère pour la première fois.

— Ô païenne ! pensait-il, en se promenant durant les heures qui suivirent ; ô suppôt de Satan ! pourvu que je réussisse à vaincre ! Mais non, cependant, reprenait-il, mais non ; c’est simplement une femme ambitieuse, qui se sert de nous, afin de pousser son