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sabine

Mme Varlon, qui étudiait un croquis à l’extrémité de l’atelier, accourait promptement pour avoir sa part de la présentation.

La glace n’existait plus ; l’accord se traduisait en paroles gaies. La marquise riait aux éclats des saillies de Sabine qu’elle appelait « Mademoiselle », feignant de ne pas croire à son mariage. Duvicquet se prêtait à la plaisanterie. Il aurait fallu la perspicacité de Renée pour discerner les coups d’œil que les deux commères se lançaient au-dessus de l’épaule de l’enfant. On se quitta en se donnant rendez-vous pour la fin de la semaine.

— Cette marquise a vraiment le diable au corps, répétait Duvicquet enthousiasmé, en se chauffant les pieds dans la chambre de Mme de Sérigny, dont Sabine prenait possession depuis son absence.

— C’est elle qui les aurait roulés, là-bas, répliqua Mme Raimbaut.

— Une drôle d’idée que tu as eue, aussi, pour chauffer une élection, reprit Duvicquet, ne pouvant s’empêcher de rire. Si seulement j’y avais été.

— Pour poser ta candidature ?

La pensée de poser quelque part sa candidature lui parut si bouffonne qu’il rit encore davantage.

— En attendant, nous comparaîtrons comme tes complices, les uns et les autres, c’est certain.

Sabine hocha la tête.

— Parions que non, fit-elle.

— Tu crois que la cause restera pendante ?

— Oui, mais non la représaille.