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sabine

pas la justice de poursuivre son cours… Il est temps de donner satisfaction à la conscience publique, si longtemps bravée par cet aventurier. »

— C’est-y infâme ? gronda la vieille femme de charge… c’est-y infâme de traiter ce pauvre monsieur comme ça ?

Elle étendait les bras pour soutenir Mme Raimbaut qui essayait de se lever.

— Je vois bien que madame voudrait repartir. Mais le train pour Paris n’est qu’à trois heures.

— Oui, oui… à trois heures, répéta machinalement Mme Raimbaut pendant qu’on lui boutonnait ses bottines.

Dix minutes après, elle descendait appuyée à l’épaule de Solange.

— Hé, Joseph ! appela la vieille femme ; — C’est pour qu’il aille emprunter un itinéraire chez le maître de poste, ajouta-t-elle, répondant à l’air interrogatif de Sabine. — Hé, Joseph ! mais voyez si ce galopin répondra ? Il est encore à tirer des merles malgré la défense de madame.

— Allez chercher cet itinéraire vous-même, Solange, murmura Sabine, se laissant tomber sur le banc de pierre de la cour… Mieux vaut cela que d’attendre.

— Mais, madame ne peut pas se passer de moi.

— Si, si, allez, je reste ici.

Solange partit en courant. On entendit la porte se refermer et presque au même instant des pas résonnèrent dans l’allée et le fils du jardinier, gamin de quatorze ans, se montra en saluant gauchement