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carbonades, — des pommes de terre à l’eau, — un morceau de pain pour rire et de l’eau le matin et à midi. Le soir, on a un verre de vin, moins d’un quart de litre. Pas de buffet à bord, rien pour se ravitailler et l’on ne rencontre de commerçant qu’à Irebu. Aussi le voyage correspond-il à une affreuse fatigue causée par dix nuits d’insomnie, causées par la permanence des moustiques, en nuée près des rives dès le soleil couché.


En ce qui concerne les transports, les particuliers ne peuvent que se plaindre, car leurs chargements, à la montée comme à la descente, passent toujours après ceux de l’État et selon le bon plaisir des préposés.


J’ai vu, dans des stations du fleuve des chargements de caoutchouc resté pendant des semaines exposés à la pluie et au soleil.


Le monopole de l’État est vraiment un abus tyrannique au plus haut point et sans qu’on puisse rien y opposer, pas même un droit que la loi locale ne reconnaît pour ainsi dire pas, surtout pratiquement.

D’ailleurs, cet abus est dans tout. En veut-on lire un petit exemple typique, concernant un détail de très grande impor-