Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/112

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Ils ne surent que faire exploiter brutalement le Congo, lancer à travers l’immense forêt équatoriale des agents faméliques et poussés à la cruauté, afin d’arracher au pays les dépouilles qu’il offrait spontanément. Mais jamais ils n’avaient songé à instaurer le travail normal. Leur récolte n’était que de la dévastation. On sacrifiait l’avenir au présent, pour que ce présent donnât de grands profits.


L’effort ne porta sur le caoutchouc que vers 1890. Dans les premières années de l’occupation, et malgré que Stanley eût signalé dans son livre la richesse en caoutchouc des seules îles du fleuve, on ne s’était adonné qu’à la recherche de l’ivoire, d’où résultaient des bénéfices de 15 francs et plus par kilogramme, et dont la réquisition entraîna l’extermination de villages entiers, et dans certains lieux la disparition des éléphants. On affirme que le premier agent qui envoya du caoutchouc en Europe, fut blâmé de son initiative. Aujourd’hui c’est