Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/113

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la grande richesse en voie d’épuisement réel et de reconstitution parfois factice.

Le caoutchouc expédié provient non pas de la saignée rationnelle et périodique des lianes, mais d’un abatage systématique par lequel jusqu’aux neuf dixièmes du latex dont la coagulation donne le produit cherché, restent en suspens dans les tronçons abandonnés à terre, et sont totalement perdus pour tout le monde.

Dans certains endroits, on marche littéralement sur les débris de liane, à ce point que M. G. N… avait proposé d’extraire le caoutchouc des écorces selon son procédé ; il envoya même des échantillons en Europe mais la société laissa la question en suspens, après un accusé de réception élogieux, bien que le prix de revient de cette gomme de bonne qualité ne dépassât pas 50 centimes le kilogramme, tout compris.

D’ailleurs, ce saccage imprévoyant est commun à toutes les colonies. Mais il est intense au Congo indépendant. Notre témoin nous le montre.