Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/135

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parmi la forêt d’émeraude, au milieu des buissons inextricables, de la broussaille, des millions de cannas florescents en aigrettes où tous les tons de rouge forment une palette dégradée finement, érigée parmi le vert tendre des larges cornets foliacés, les huttes serrées en deux rangs forment rue le long d’une piste vite perdue dans la proche épaisseur sylvestre.

Habitations sordides, et si simples ! Très basses, avec une armature de branchages, des murailles légères faites de feuilles de palmier plus ou moins tressées, de haillonneuses feuilles de bananiers, le toit de même, fragiles constructions posées sur une aire d’argile battue, rapportée et surélevée de quelques centimètres sur le sol, meublées d’un lit de camp en treillage de faux bambous, parfois de quelques sièges curieusement faits, soit de planches adroitement incurvées, soit d’une adaptation pratique de quelque fragment de ces racines de faux figuiers saillants du sol en structures bizarres, et de poteries friables de fine