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Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/138

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banghi, on vend la chair humaine vivante en détail. Le patron et la victime se promènent parmi les clients ; l’un choisit une cuisse, l’autre une épaule, etc. Le vendeur marque à la craie le morceau choisi. Quand le tout est vendu, on abat l’homme et l’on distribue à chacun ce qu’il en a acheté.

L’anthropophagie va même jusqu’à la nécrophagie. Deux cas ont été vus par notre correspondant.


9 octobre 1903. — En route, nous apprenons la mort accidentelle du chef du poste de L… situé plus haut dans la rivière. Il s’est noyé avant-hier, dans la nuit, avec neuf soldats. Ils allaient réprimer la désertion des récolteurs.

11 octobre. — Vu flotter cinq cadavres de soldats noirs, victimes de l’accident du 7. On rencontre les hommes envoyés à la recherche du cadavre de l’Européen. Pour eux, cette mission funèbre est une promenade agrémentée de plantureux repas prélevés sur la chair des cadavres. Nous les forçons à enterrer les morts indigènes.

14 octobre. — Nous apprenons que les noirs ont déterré les cadavres des soldats, et qu’ils les ont mangés.


Combien de temps faudra-t-il pour dé-