Aller au contenu

Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

des domestiques, sans chercher à élever leur niveau ni même à changer leurs coutumes.


« Le mal n’est pas tant de manger son ennemi quand il est mort que de le tuer quand il est vivant », a dit très justement Toussenel. L’anthropophagie est malheureusement agressive. Le seul mot niama signifie simultanément viande et homme. Des guets-apens journaliers menacent les boys allant chercher des fagots, les femmes et les petits se rendant aux sources, ou aux provisions, les hommes isolés et désarmés.

L’anthropophagie a ses rites hideux.

Quand on n’est pas pressé par la faim, on attache la victime, à qui les quatre membres ont été rompus, à un pieu solidement foncé dans un marais ; après quarante-huit heures de macération, on retire le patient, on l’immole et on le dépèce. Ainsi la chair humaine acquiert-elle son maximum de saveur pour ces hideux repas.

Dans certains marchés, surtout vers l’Ou-