Page:Marcel, Terre d’épouvante, Ficker, 1905.djvu/140

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mais partout où l’Européen est passée ils se sont découragés, ils sont devenus misérables, et dans les villages diminués et appauvris, on constate des cas d’étisie squelettique, la maigreur effroyable des faméliques de l’Inde, dont les tout petits sont parfois atteints épouvantablement.

Même sans crainte, les nègres sont imprévoyants. N’étant plus sûrs de leur sort, ils vivent encore plus insoucieusement qu’au temps de la forêt libre. Et quand le hasard leur donne des vivres, ils s’empiffrent, sans souci des jours suivants.

La curée de l’éléphant est une vision grandiose, sublime à force de réalisme et de goinfrerie. N… nous en raconte une, dont les héros furent les habitants d’un village dans les environs duquel, après une chasse émouvante où il faillit être broyé par un éléphant, il tua la bête. Il fit appeler toute la négraille voisine, qui accourut, ravie de l’aubaine dont elle était déjà informée par ceux d’entre elle qui avaient suivi la chasse — de loin.